Doute de John Patrick Shanley.
L’histoire
A New York en 1964, le prêtre d'une paroisse est suspecté de gestes pervers sur un ado qui suit les cours de l'école catholique du quartier, au grand dam de la directrice de cet établissement qui entre en lutte avec le religieux, lequel réagit et veut se justifier de ce qu'il considère comme une confusion...
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Même si l'on a le bonheur de posséder la foi, le doute doit en faire partie, sinon c'est fichu, que ce soit en religion ou en littérature ou en arts.
En ce film, c'est de religion dont il est question, avec son cortège de certitudes, de péchés et naturellement de doute. Il pourrait en en résulter une œuvre lassante, ennuyeuse, pontifiante, et pourtant, rarement je me suis retrouvé fasciné par cette implacable lutte de deux religieux qui s'affrontent tantôt en paroles feutrées, parfois en termes violents dans l'univers clos et restreint d'une école catholique du Bronx en 1964.
La réalisation est étonnante de souplesse et la caméra se faufile entre ces deux détenteurs d'autorité avec un soin quasiment diabolique où l'on sent presque la cire et l'on ressent profondément le combat des êtres et des consciences au gré d'épisodes ramassés, captivants, où la notion du temps échappe à la réalité du problème du doute et de l'intolérance.
Meryl Streep, pratiquement de tous les plans, confère à ce film une dramaturgie impressionnante par le talent dont elle fait preuve à dominer gestes et postures dont l'effet se révèle avec passion sur quelques traits de son visage.
Philip Seymour Hoffman est remarquable de concentration et de puissance dans un rôle délicat et difficile auquel il accorde une humanité évidente malgré ses remarques acérées.
Voilà un film bâti pour les récompenses à venir…..