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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 16:20

260px-David - The Death of Socrates

 

Jacques-Louis David, La Mort de Socrate, 1787, Metropolitan Museum of Art, New York.

 

 

 

Le néoclassicisme est un mouvement artistique qui s'est développé dans la peinture, la sculpture, et l'architecture entre 1750 et 1830 environ. Contrairement au romantisme il sacrifie les couleurs pour la perfection de la ligne.

 

Né à Rome au moment où l'on redécouvre Pompéi et Herculanum, le mouvement se propage rapidement en France par l'intermédiaire des élèves peintres et sculpteurs de l'Académie de France à Rome, et en Angleterre grâce à la pratique du Grand Tour de la jeunesse noble britannique, et dans le reste du monde.

 

En Europe centrale, sous l'influence de Winckelmann, il préconise un retour à la vertu et à la simplicité de l'antique après le baroque et les excès des frivolités du rococo des années précédentes. Cette expression nouvelle d'un style ancien voulut rallier tous les arts à ce qu'on appela alors « le grand goût ». On ne jurait plus que par l'antiquité et l'on vécut à la mode de Pompéi ou d'Herculanum. Il fut choisit par les nouvelles républiques issues des révolutions françaises et américaines car ce style représentait symboliquement la démocratie de la Grèce antique et de la République romaine. La Rome impériale devint un modéle sous Napoléon Ier, mais avec l'émergence du mouvement romantique, ce style disparut peu à peu.

 

 

Il définit de manière fondamentale la recherche d'une excellence dans le travail de l'art, que l'on qualifie en termes de recherche d'esthétique de Canon. Ces "Canons" représentent "Les Classiques". En vérité, le néoclassique est la recherche d'un idéal. Un artiste, expérimenté dans la réalisation artistique des "Canons", ne se contente pas de reproduire simplement des modèles, mais il synthétise le travail de ses prédécesseurs tout en y apportant sa touche personnelle pour atteindre une excellence dans la réalisation de chacune de ses œuvres. Ce n'est pas un travail facile, cela demande une expertise dans la connaissance des techniques de peinture, d'architecture... Clairement, si un artiste crée des œuvres niaises et vides de sens, voire médiocres dans leurs réalisations ou faisant des fautes de goût, il ne peut se réclamer du mouvement des néoclassiques. La nouveauté, l'improvisation, l'expression de soi ou l'inspiration libre ne sont pas des vertus du néoclassicisme. « Faites du neuf » disait le poète moderniste Ezra Pound. Le néoclassicisme ne cherche pas à créer une œuvre d'art à partir de rien, mais plutôt la parfaite maîtrise d'un idiome.

 

Peintres

  

    * Pompeo Batoni

    * Joseph-Marie Vien

    * Raphaël Mengs

    * Angelika Kauffmann

    * Gavin Hamilton

    * Benjamin West

    * Jacques-Louis David

    * Dominique Ingres

 

Sculpteurs

 

    * Lorenzo Bartolini

    * Antonio Canova

    * Joseph Chinard

    * Johann Heinrich Dannecker

    * John Flaxman

    * Christian Daniel Rauch

    * Bertel Thorvaldsen

 

Principales caractéristiques 

 

    * Orthogonalité générale du tableau

    * Thèmes inspirés par l'antiquité grecque et romaine

    * La forme prime sur la couleur

    * Compositions souvent dichotomiques

    * Retour à la simplicité par rejet du style ornementé du Rococo

    * Représentation du moment avant l'action

 

*******

 


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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 14:22

 

 

 

Marcel Duchamp

 

 

Marcel Duchamp, né le 28 juillet 1887 à Blainville-Crevon, (Seine-Maritime) et mort à Neuilly-sur-Seine (actuellement Hauts-de-Seine) le 2 octobre 1968, est un peintre, un sculpteur et un plasticien américain d'origine française,  inventeur des ready-made.

 

Fils du notaire de Blainville-Crevon, petit-fils d'Émile Frédéric Nicolle, homme d'affaires avisé et artiste, qui enseigna l'art à ses petits-enfants, Marcel Duchamp est issu d'une famille de six enfants, dont le sculpteur Raymond Duchamp-Villon (1876-1918) et les peintres Jacques Villon (Gaston Duchamp, 1875-1963) et Suzanne Duchamp (1889-1963), mariée au peintre Jean-Joseph Crotti.

 

Marcel Duchamp a révolutionné la conception académique de l’art qui, jusqu'alors, ne juge la valeur d'une œuvre qu'à l'aune des efforts et du travail dispensés pour une finalité édifiante. L'hétérogénéité de ses moyens d'expression et la complexité de ses œuvres, de la peinture (Nu descendant un escalier en 1913), à l'installation plastique la plus hermétique (Étant donnés..., inachevée en 1966) en passant par l'objet « tout fait » décrété œuvre d'art par sa seule volonté, associées à sa constante revendication du « droit à la paresse », ne permettent de classer Duchamp dans aucun des mouvements artistiques du XXe siècle. Il a traversé le cubisme, le futurisme, Dada et le surréalisme en s'excluant de lui-même de tout courant.

 

C’est auprès de ses frères, de sa sœur et de leurs amis qu’il entreprend son apprentissage de la peinture. À ses débuts, il fréquente principalement des artistes d’inspiration cubiste tels que Fernand Léger et Robert Delaunay, ou encore Albert Gleizes et Jean Metzinger, auteurs de l’ouvrage Du Cubisme qui pose les bases théorique du cubisme en 1912.

 

Il est présent au côté du groupe de la Section d'or en 1912 à Paris pour une exposition à la galerie La Boétie.

 

En 1913, aux États-Unis, les nouvelles recherches européennes sont présentées lors de l’exposition Armory show à New York. Le Nu descendant un escalier provoque hilarité et scandale. Cette œuvre dénote des tendances cubistes au futurisme de la « photo-dynamique ».

 

Il s’écarte de la peinture, vers 1913-1915, avec les premiers ready-made, objets « tout faits » qu’il choisit pour leur neutralité esthétique : Roue de bicyclette (1913), Porte bouteille (1914), Fontaine (1917), un urinoir renversé sur lequel il y appose la signature « R. Mutt ». Cet objet est refusé par les organisateurs de l'Armory show. Il a pris un article ordinaire de la vie la plus prosaïque qui soit et l'a placé de manière à ce que sa signification d’usage disparaisse sous le nouveau titre et le nouveau point de vue.

 

Réformé en 1914, il part à New York et entretient des liens avec Man Ray, Alfred Stieglitz et Francis Picabia avec qui il fonde la revue 291.

 

Il eut un impact non négligeable sur le mouvement dadaïste, courant auquel on peut rattacher Mariée mise à nu par ses célibataires, même (1912-1923).

 

Duchamp était préoccupé par le temps, la vitesse et la décomposition des mouvements. Ce qui l'a justement amené, en 1925, à faire du cinéma expérimental, appelé l'« Optical cinema », avec son unique film Anemic cinema (35 mm, noir et blanc de 7 min). Son film présente des plaques rotatives qui deviendront plus tard, en 1935, les Roto reliefs. Ces plaques tournantes comportent des jeux optiques, des jeux de mots, et de la géométrie.

 

À travers ses œuvres, Duchamp mène une réflexion sur la notion d’Art, sur l'esthétique, préparant ainsi ce qu'est l'art conceptuel. Le pop’art et le happening ont aussi fait de fréquents emprunts aux pratiques et démarches artistiques de Duchamp. Les écrits de Marcel Duchamp ont été publiés sous les titres Duchamp du signe (1958) et Marchand du sel (1958). Il fut également le créateur d'un personnage fictif, Rrose Sélavy, sculpteur et auteur d’aphorismes maniant la fausse contrepèterie et l’allitération.

 

Son œuvre la plus riche et la plus étrange, à l’élaboration complexe, est la Mariée mise à nu par ses célibataires, même ou Grand Verre, réalisée sur panneau de verre (1915-1923, musée de Philadelphie). Le Grand Verre est l’aboutissement de plusieurs études préliminaires telles que Neuf moules mâlics (1914-1915) qui correspond à l’obsession d’une « vraie forme » invisible, obtenue par contact, afin de synthétiser toutes ses théories magiques et sa théorie de l’art comme « fait mental ». Réalisée à l’huile, feuille et fil de plomb, montée entre deux plaques de verre, cette étude fut fêlée lors de son transport en 1916, mais Marcel Duchamp refusa de la faire restaurer. Dans les dernières années de sa vie, Duchamp exécuta une œuvre pour le musée des Beaux-arts de Philadelphie, Étant donnés : 1) La chute d’eau, 2) le gaz d’éclairage (1944-1968), environnement sculptural érotique, interdit, par sa volonté, à la vue du public.

 

Marcel Duchamp fut aussi Satrape du Collège de Pataphysique en 1953 et devint membre de l'Oulipo en 1962.

 

Il fut un excellent joueur d'échecs. Champion de Haute-Normandie en 1924, il participa plusieurs fois au championnat de France et fit partie de l'équipe de France à l'Olympiade d'échecs de la Haye (1928), Hambourg (1930), Prague (1931) et Folkestone (1933).

 

Le 8 juin 1927, Duchamp épouse Lydie Sarazin-Levassor (1903-1988). Ils divorcent six mois plus tard, le 25 janvier 1928. La rumeur colportait que c’était, pour Duchamp, un mariage de convenance : Lydie Sarazin-Levassor était la petite-fille d’un riche constructeur automobile, Émile Levassor. Au début de janvier 1928, Duchamp dit à sa femme qu’il ne pouvait plus supporter les devoirs du mariage et son enfermement. Moins de trois semaines plus tard, ils divorçaient

 

En deuxième noce, il épouse Teeny, la première épouse de Pierre Matisse, célèbre marchand d'art du Fuller Building de New York et fils du peintre Henri Matisse.

 

Cette épitaphe est gravée sur sa tombe au cimetière de Rouen : « D’ailleurs, c'est toujours les autres qui meurent. »

 

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 14:11

Hokusai Katsushika


 


Katsushika Hokusai?, 1760-1849), connu plus simplement sous le nom de Hokusai (北斎), ou de son surnom de « Vieux Fou de la peinture », est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires japonais. Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin, Van Gogh et Claude Monet, voire le mouvement artistique appelé japonisme. Il signa parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». Il est tantôt estimé comme le père du manga ou qu’il a inventé le mot qui signifie à peu près « esquisse spontanée

 

Hokusai naît dans le quartier de Warigesui, district de Honjō (zone rurale encore connue sous le nom de Katsushika) à Edo ou basse de Tokyo, le 9e mois de la 10e année de la période Horeki (octobre-novembre, 1760) de parents inconnus. Il est adopté vers l'âge de trois ou quatre ans par une famille d'artisans. Son père adoptif, Nakajima Ise, est un fabricant de miroirs pour la cour du shogun. Hokusai, alors appelé Tokitanō, manifeste dès lors des aptitudes pour le dessin et de la curiosité pour la peinture.

 

 

En 1773-1774, il est en apprentissage dans un atelier de xylographie et en 1775 il grave lui-même les six dernières feuilles d'un roman humoristique de Sanchō. En 1778, il intègre l'atelier du maître Katsukawa Shunsho (1726- 1792), un peintre d'estampes ukiyo-e, spécialiste des portraits d'acteurs. C'est dans cet atelier que commence son travail d'artisan du dessin et de l'estampe aux revenus modestes. L'année suivante, il produit sous le nom de Katsukawa Shunrō une série de ces portraits très réussis. Il quitte cependant l’atelier à la mort du maître du fait de désaccord avec son successeur Shunko.

 

Hokusai connaît alors une période de grande pauvreté durant laquelle il étudie les techniques des écoles de Kano Yusen, Tsutsumi Torin et Sumiyoshi Naiki. Il subit aussi l’influence de l’art occidental et découvre la perspective grâce à un artiste japonais, Shiba Kokan, qui fréquente les Hollandais, seuls autorisés à amarrer à Nagasaki.

 

Vers 1794, il réintègre une école classique : le clan Tawaraya de la tradition Rimpa. En 1795, il illustre sous le nom de Sōri le recueil poétique Kyōka Edo no Murasaki qui lui vaut son premier succès. De 1796 à 1799 il produit un grand nombre d'albums et d’estampes en feuilles séparées appelées surimono. C'est à la même époque qu'il adopte pour la première fois le nom de Hokusai et se donne en 1800 le surnom de Gakyōjin Hokusai, « le Fou de dessin ». En 1804, il peint, dans la cour du temple d’Edo, au moyen d’un balai et d’un seau d’encre de Chine, un daruma géant de plus de 240 m² que l’on doit hisser jusqu’aux toits pour permettre à l’assistance de l’admirer. Il réitère cet exploit en 1817 à Nagoya.

 

En 1812, Hokusai commence à parcourir le pays, de l’ancienne capitale Kyōto à la ville nouvelle de Edo. Il s’arrête à Nagoya, où il rencontre Bokusen, un autre artiste. Suivant les conseils de ce dernier, il publie deux ans plus tard sa Manga : recueils de ses innombrables carnets de croquis, d’études originales et marginales. La publication de cette série de livres d’images s'étend jusqu'en 1834 et comprend douze volumes.

 

Âgé de soixante ans, Hokusai prend le nom de Iitsu pour signifier son passage dans un nouvel âge et s'adonne à cette période à l'illustration de livres.

 

1831 voit la parution d’une de ses œuvres majeures, la série d’estampes Fugaku Sanjūrokkei ou Trente-six vues du mont Fuji, qui lui vaut une reconnaissance mondiale. Il se sert alors du bleu de Prusse, introduit au Japon en 1829 et dont Keisai Eisen avait déjà tiré profit. Il produit dans la même période plusieurs séries d’estampes qui rompent toutes avec la tradition de l’ukiyo-e. C’est ainsi au début des années 1830 que voient le jour les séries des Cascades, des Ponts, des Oiseaux et des Fantômes (cette dernière interrompue à la fin de la cinquième planche).

 

Il quitte Edo fin 1834 pour passer une année à Suruga dans la péninsule de Miura au sud d’Edo et publie l’année suivante sa série Fugaku Hyakkei ou les Cent Vues du Mont Fuji, qui reprend au trait tout son travail sur le paysage.

 

Vers le milieu de 1836, il retourne à Edo alors que la capitale connaît l’année de la Grande Famine. Il survit grâce à la vente de ses œuvres contre un peu de nourriture et arrête sa série de Cent Poètes et Poèmes, commencée au début de l’année, à la vingt-septième planche.

 

En 1839, un incendie vient dévaster son atelier, emportant avec lui les travaux accumulés des dernières années. C'est à cette époque qu'un jeune artiste, Hiroshige Ando vient concurrencer sa célébrité]. Les dix années qui suivent furent paisibles en matière de production. On raconte que, chaque matin, il s’efforçait de produire au moins un dessin, rituel auquel il s’adonna jusqu’à sa mort.

 

C'est en 1845 qu'il fait son dernier voyage à la rencontre d’un ami de la province de Shinano. Il exécute au cours de cette visite quelques peintures dans un temple.

 

Il meurt le 10 mai 1849 et ses cendres sont déposées dans un tombeau au temple Seikiō-ji, dans le quartier populaire d’Asakusa, à Edo, où il avait passé la majeure partie de sa vie. Il laisse derrière lui une œuvre qui comprend 30 000 dessins. Sur sa pierre tombale il laisse cette épitaphe : "Oh! La liberté, la belle liberté, quand on va aux champs d'été pour y laisser son corps périssable !"

 

Sur son lit de mort, il prononce ces dernières paroles : « Encore cinq ans de plus et je serais devenu un grand artiste »

 

 

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 18:13

La Pologne  à l’aube du modernisme (1890 – 1900 )



10




Jeune fille aux chrysanthèmes, 1894,
Peintre :  Olga Boznanska,

Musée National de Cracovie

 

 
La plus éminente peintre polonaise de la période de Jeune Pologne, travaillant à Munich et à Paris. Née en 1865, morte en 1940.

 

Au début c'était la mère de Boznanska, Eugenia Mondan, qui lui donnait des classes de dessin; dans les années 1883-1886 l'artiste se formait sous la direction de Kazimierz Pochwalski et Jozef Siedlecki. Elle fréquentait les Cours Supérieurs pour Femmes A. Baraniecki, où elle prenait des leçons chez Hipolit Lipinski et Antoni Piotrowski. Dans les années 1886-1889 elle a étudié à Munich à l'Académie des Beaux-Arts chez Karl Kricheldorf et Wilhelm Dürra. Elle a perfectionné ses connaissances d'atelier en copiant les oeuvres des maîtres anciens à la Pinacothèque de Munich et les tableaux de Velázquez à Vienne. Elle a ouvert son premier atelier à Vienne, tout en restant sous tutelle de Jozef Brandt et Alfred Wierusz-Kowalski. En 1895, en remplaçant Théodore Hummel, elle a pris la direction de son Ecole de Peinture. En 1898 elle s'est installée définitivement à Paris.

 

Elle était membre de TOWARZYSTWO ARTYSTOW POLSKICH "SZTUKA" / SOCIETE DES ARTISTES POLONAIS "ARTS", de la Société Nationale des Beaux-Arts et de la Société Littéraire Artistique à Paris et aussi de International Society of Sculptors, Engravers and Painters à Londres. Depuis 1886, quand elle a débuté à la Société des Amis des Beaux-Arts à Cracovie, elle présentait ses œuvres aux expositions dans le pays, en Europe et aux Etats-Unis, entre autres à Berlin (1892, 1893, 1913), Munich (1893), Prague, Londres et Paris (1896), à Carnegie Institute à Pittsburgh (1901, 1906, 1907, 1920-28), à Vienne (1902, 1908), Amsterdam (1912) et à Venise (1910, 1914, 1938). Elle a remporté plusieurs prix, entre autres la médaille d'or à l'exposition internationale à Munich (1905), la Légion d'Honneur française (1912), Grand Prix de l'Exposition Universelle à Paris (1939) et la médaille Polonia Restituta (1938).

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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 15:37

 

 



Francisco de Goya


 

Francisco José de Goya y Lucientes, né à Fuendetodos, près de Saragosse, le 30 mars 1746 et mort à Bordeaux le 16 avril 1828, est un peintre et graveur espagnol

 

Né en 1746 à Fuendetodos, près de Saragosse, Francisco de Goya était le fils de Gracia Lucientes  et de José de Goya, maître doreur à Saragosse, où il était employé par les chanoines de la célèbre basilique du Pilar, alors en rénovation et en embellissement.

Élève de José Luzán à Saragosse dans les années 1760, le jeune Francisco a également vécu à Madrid, où il échoua plusieurs fois, entre 1763 et 1766 au concours de l'académie San Fernando, fondée en 1753.

 

Les années 1766-1771 correspondent à une période mal connue de la vie du peintre, où Goya est vraisemblablement resté à Madrid pour parfaire sa formation sous l'égide de Francisco Bayeu (1734-1795), un autre artiste de Saragosse protégé par Raphaël Mengs et devenu "peintre de Chambre" en 1767. Malgré les péchés de jeunesse évoqués dans sa correspondance ultérieure, Goya a surtout dû mettre à profit sa présence dans la capitale pour s'imprégner des chefs-d'œuvre contenus dans les collections royales, et notamment les fresques vigoureuses et lumineuses de Tiepolo au Palais royal.

 

Après un séjour à Rome et à Parme (où il participa en vain au concours de l'académie mais où ses "tons heurtés" lui sont reprochés) en 1771, il revint à Saragosse, où il reçut ses premières commandes. Entré, à l'instar de son père, au service des chanoines du Pilar, il fut choisi pour décorer le plafond d'une chapelle. Terminée en juillet 1772, cette fresque ouvrit la voie à d'autres commandes du même genre.

 

Il épousa, en juillet 1773, la sœur de Francisco Bayeu, Josefa Bayeu, âgée de 26 ans. Il eut plusieurs enfants avec elle mais tous moururent en bas âge, à part l'un d'entre eux : le second, Francisco Javier, né le 2 décembre 1784.

 

 

 Au service des Bourbon d'Espagne (1775-1785)


En 1775, Goya s'établit à Madrid (où il vécut, entre 1779 et 1819, dans la rue de Desengaño) et y obtint, probablement par l'entremise de Bayeu, sa première commande importante : des cartons (modèles de tapisserie) pour la Manufacture royale de Santa Barbara. Ces tapisseries, destinées à décorer les salles à manger du prince des Asturies (futur Charles IV) aux palais de l'Escorial et du Prado, occupèrent Goya jusqu'en 1778 et furent suivies, entre 1778 et 1780, par une nouvelle commande du même type destinée à fournir des tapisseries pour la chambre à coucher et l'antichambre de ce même prince au Prado. Ayant obtenu l'autorisation de graver les œuvres de Diego Velázquez, Goya réalisa des aquatintes bientôt remarquées par Charles III. Cette étude des tableaux du grand maître du Siècle d'Or exerça une influence décisive sur l'œuvre du protégé de Bayeu.

 

Entré ainsi au service de la famille royale, Goya s'intégra aux cercles des ilustrados, ces "intellectuels" progressistes influencés par les idées des Lumières. Il rencontra ainsi le juriste Jovellanos, lié à Pedro de Campomanes et au comte de Floridablanca (dont Goya réalisa un portrait en pied en 1783), le graveur Sepulveda ou le financier basque François Cabarrus.

À nouveau sollicité par les chanoines du Pilar pour peindre une coupole de la basilique, il se heurta à la jalousie croissante de Bayeu qui, après avoir exigé en vain des corrections aux travaux de son beau-frère, était allé dénoncer aux commanditaires l'attitude récalcitrante de Goya, qui fut alors obligé de s'exécuter (1780-1781). Cette déconvenue devait l'éloigner durablement de Saragosse comme de son puissant beau-frère.

 

C'est en 1783 qu'il entra au service de don Luis, un frère du roi, réalisant pour lui plusieurs portraits de famille dont une Famille de don Luis (1784), un portrait de groupe baigné d'un clair-obscur intimiste inspiré de Rembrandt. Don Luis mourut l'année suivante, mais Goya retrouva un mécène en la personne du marquis de Peñafiel, futur duc d'Osuna, qui l'emploiera à plusieurs reprises. Fort de ces hautes protections, il devint, le 4 mai 1785, directeur adjoint de la peinture à l'Académie de San Fernando (il remettra par exemple un rapport sur l'enseignement de l'art en octobre 1792).

 

 

 Le peintre du roi (1786-1808)

 

Le 25 juin 1786, il est nommé peintre du roi d'Espagne avant de recevoir une nouvelle commande de cartons de tapisseries pour la salle à manger royale et la chambre à coucher des infantes du Prado. Cette tâche, qui l'occupa jusqu'en 1792, lui donna l'occasion d'introduire certains traits de satire sociale (évidents dans Le Pantin ou Le Mariage) qui tranchent déjà fortement avec les scènes galantes ou complaisantes des cartons réalisés dans les années 1770. En 1788, l'arrivée au pouvoir de Charles IV et de son épouse Marie-Louise (pour lesquels le peintre travaillait depuis 1775) renforça la position de Goya à la Cour, le faisant accéder au titre de peintre de la Chambre dès l'année suivante. Cependant, l'inquiétude royale vis-à-vis de la Révolution française de 1789 (dont Goya et ses amis partageaient certaines idées) provoqua la disgrâce des Ilustrados en 1790 : Cabarrus fut arrêté, Jovellanos contraint à l'exil, et Goya temporairement tenu éloigné de la Cour.

 

En novembre 1792 il tomba gravement malade lors d'un voyage à Cadix (il s'agissait peut-être d'une forme de méningite). Après plusieurs mois de maladie qui le laissèrent temporairement et partiellement paralysé, il resta physiquement faible et définitivement sourd.

 

 

 

Après la mort de Bayeu, en 1795, Goya sollicita le titre de premier peintre de la Chambre porté par son défunt beau-frère. Il n'obtint pas satisfaction mais, à la même époque, il fut élu directeur de la peinture à San Fernando, poste qu'il abandonna deux ans plus tard en raison de ses problèmes de santé. La même année, il rencontra la duchesse d'Albe dont il réalisa plusieurs portraits et dont il fut, dit-on (en se basant sur un séjour commun du peintre et de la duchesse à Sanlúcar, en Andalousie), l'amant.

 

C'est au tournant du siècle que Goya réalisa ses plus fameux chefs-d'œuvre. Parmi ceux-ci, il faut inclure plusieurs commandes royales, telles que la coupole de la chapelle royale de San Antonio de la Florida, à Madrid (1798) ou le célèbre portrait de groupe de La famille de Charles IV (1800), où le peintre rend hommage aux Ménines de Vélazquez. Il est alors à l'apogée de sa carrière et le titre de Premier peintre de la Chambre vient enfin récompenser ses efforts. Il travailla également pour l'ambitieux Godoy, dont il immortalisa la maîtresse sous les traits de la sulfureuse Maja nue (vers 1799-1800). Mais ce point culminant de la carrière de Goya est aussi marqué par une grande déception : ses Caprices (Los Caprichos), un recueil de gravures à l'eau-forte et à l'aquatinte publié en février 1799, sont censurés sous la pression de l'Inquisition. L'artiste y avait en effet glissé, parmi des images sinistres et énigmatiques mêlant la bamboche populaire au fantastique préromantique, de violentes attaques contre l'archaïsme d'une société espagnole où l'Église exerçait encore une influence liberticide à l'aube du XIXe siècle.

 

 

 Les années noires (1808-1828)

 

L'invasion française de 1808 joua un rôle crucial dans la vie de l'artiste. Favorable aux idées libérales apportées par les Français mais blessé dans son patriotisme, Goya hésita en effet pendant un certain temps entre la résistance incarnée par la Junte centrale de Séville et les idées de 1789 portées par le roi Joseph, frère de Napoléon Ier. L'année 1810, pendant laquelle il commença à graver Les Désastres de la guerre, un réquisitoire féroce contre les exactions françaises, tout en réalisant le portrait de Joseph Ier, montre bien le tiraillement qu'il ressentit alors et qui lui valut, quelques années plus tard, une réputation d'afrancesado.

En juin 1812, Josefa Bayeu, son épouse, mourut à l'âge de 65 ans. Deux mois plus tard, Wellington fit son entrée dans Madrid. Goya réalisa alors le portrait de celui qui avait vaincu les Français, manifestant ainsi son rejet de l'occupant français et son ralliement à la légitimité nationale (et, surtout, libérale) incarnée par les Cortes et le Conseil de régence de Cadix. Ainsi, quand ces dernières institutions décidèrent d'organiser un concours pour commémorer l'insurrection madrilène du 2 mai 1808, Goya s'empressa de proposer de « perpétuer par le moyen du pinceau les plus notables et héroïques actions de notre glorieuse insurrection contre le tyran de l'Europe ». C'est ainsi que l'artiste peignit les célèbres Dos et Tres de Mayo (1814).

 

Le retour d'exil de Ferdinand VII allait cependant sonner le glas des projets de monarchie constitutionnelle et libérale auxquels Goya adhérait. S'il conserva sa place de Premier peintre de la Chambre, Goya s'alarma de la réaction absolutiste qui s'amplifia encore après l'écrasement des libéraux par le corps expéditionnaire français en 1823. Inquiété par l'Inquisition pour avoir peint la Maja nue de Godoy, frappé à nouveau par la maladie dont il garda une surdité comme séquelle, écœuré par la politique réactionnaire de son souverain de maître, Goya fixa ses angoisses et ses désillusions dans les fameuses "Peintures noires" dont il décora les parois de la "maison du sourd" (située dans les environs de Madrid et achetée par le peintre en 1819).

 

Ce contexte sombre explique pourquoi Goya, prétextant un voyage de santé, quitta l'Espagne le 24 juin 1824 pour s'installer à Bordeaux, lieu d'exil d'autres afrancesados libéraux. Il y fut bientôt rejoint par sa compagne Leocadia Weiss et la fille de celle-ci, Rosario (qui était probablement la propre fille de Goya, ce dernier ayant vécu avec Leocadia depuis 1813). C'est dans cet exil français (ponctué de quelques séjours en Espagne) qu'il réalisa un recueil de lithographies sur le thème de la tauromachie intitulé Les Taureaux de Bordeaux (1825) et faisant suite aux estampes de la Tauromachie parues en 1816.

 

Âgé de 82 ans, Goya mourut à Bordeaux dans la nuit du 15 au 16 avril 1828.

L'artiste fut inhumé dans le cimetière des Chartreux dans un caveau où reposait déjà son compatriote Martin Goicocchea, beau-père du fils du peintre et ancien maire de Madrid. Lors de l’exhumation en 1899, dans l’impossibilité de reconnaître les corps, ils furent renfermés tous deux dans le même cercueil et transférés dans le mausolée à la sacramental de San Isidro à Madrid

 

Goya est l'ascendant, par sa descendance féminine, du peintre français Marius de Buzon.

 

 

 

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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 15:30

 



Edvard Munch 



Edvard Munch  est un graphiste et peintre expressionniste norvégien.

 

Il peut être considéré comme le pionnier de l'expressionnisme dans la peinture moderne. Il est très tôt réputé pour son appartenance à une nouvelle époque artistique en Allemagne et en Europe centrale, et son œuvre et son importance sont aujourd'hui reconnues en Europe et dans le monde. Les œuvres de Munch les plus connues sont celles des années 1890, notamment Le Cri. Sa production ultérieure attire toutefois de plus en plus d'attention et semble inspirer tout spécialement les artistes actuels.

 

Edvard Munch est né le 12 décembre 1863 à Loten. Il grandit dans la capitale norvégienne, qui s'appelait Christiania à l'époque. Son père, Christian Munch frère de l'historien Peter Andreas Munch — est un médecin militaire profondément religieux, aux revenus modestes. Sa mère meurt de tuberculose alors qu'Edvard n'a que cinq ans. Celui-ci est aussi de faible constitution, mais c'est sa sœur aînée Sophie qui est la victime suivante de la phtisie (une des formes de la tuberculose). Une plus jeune sœur est rapidement diagnostiquée comme souffrant de « mélancolie » (aujourd'hui dépression). Des cinq enfants seul son frère Andréas se marie, mais il meurt quelques mois après son mariage. Munch revient le plus souvent aux impressions de maladie, de mort et de tristesse.

 

Munch étudie une année à l'école technique avant de se consacrer très sérieusement à l'art. Il étudie les anciens maîtres, suit le cours de dessin de nu à l'école royale de dessin et obtient pendant un temps la correction du plus grand naturaliste norvégien de l'époque, Christian Krohg. Ses premières œuvres sont imprégnées d'un réalisme inspiré du réalisme français, et rapidement il se révèle comme un grand talent.

 

En 1885, Munch effectue un court séjour à Paris. Cette même année il commence son travail sur un tableau décisif l'Enfant malade. Là il rompt radicalement avec un réalisme que l'on voit comme un motif en lui avec Christian Krohg. Pour Munch, il s'agit de sa sœur Sophie. Il travaille longtemps sur ce tableau, à la recherche d'une première impression et d'une expression picturale satisfaisante pour transcrire une expérience personnelle douloureuse. Il renonce à l'espace et à la forme plastique et opte pour une composition rappelant une icône. La surface du tableau montre les signes d'un processus créatif difficile. La critique est très négative.

 

Les œuvres principales des années suivantes sont moins provocantes par leur forme. Inger à la plage en 1889 montre l'aptitude de Munch à la représentation d'atmosphère lyrique, dans la même veine que le néoromantisme de l'époque. Il peint ce tableau à Åsgårdstrand, une petite ville du littoral des alentours de Horten. Le littoral très sinueux, caractéristique de cette région, se retrouve comme leitmotiv significatif dans de nombreuses compositions de Munch.

 

En 1889, il peint notamment le portrait de l'auteur norvégien du roman Scènes de la Bohème de Kristiania, Hans Jæger. La fréquentation dans la deuxième moitié des années 1880 de Jæger et de son cercle d'anarchistes radicaux marque un tournant décisif dans la vie de Munch et est la source d'une mutation et d'un conflit interne. C'est à cette époque que commence sa vaste production biographique-littéraire, qu'il reprendra à plusieurs moments de son existence. Ces premiers dessins fonctionnent comme des « consultations » des différentes motivations centrales des années 1890. En accord avec les idées de Jæger, il veut retranscrire par une capture la plus proche et la plus fidèle possible les affres et les ennuis de la vie moderne : il veut « peindre sa propre vie ».

 

 

l'automne 1889, Munch a droit à une grande exposition de ses œuvres à Christiana, où l'État lui accorde une bourse d'artiste pour trois ans. Paris, où il devient pour un moment l'élève de Léon Bonnat, est une destination logique. Mais l'impulsion la plus importante, il la ressent en s'orientant dans la vie artistique de la ville. C'est à cette époque que perce un mouvement post-impressionniste avec plusieurs expériences anti-naturalistes. Cela a pour effet de libérer Munch. « L'appareil photo ne peut pas concurrencer le pinceau et la palette, » écrit-il, « tant que l'on ne peut pas l'utiliser au Paradis ou en Enfer. »

 

Peu après son arrivée à Paris, Munch reçoit la nouvelle de la mort de son père. C'est dans ce contexte que l'on interprète souvent la solitude et la mélancolie de son tableau Nuit (1890). L'intérieur sombre avec la seule figure à la fenêtre est totalement dominée par les tons bleus, une peinture « ton sur ton » qui rappelle les accords de couleur nocturnes de James McNeill Whistler. Cette œuvre moderne et unique est aussi une expression de la « décadence » des dernières années du XIXe siècle.

 

Lors de son exposition de l'automne 1891 à Christiana, Munch montre entre autres de la mélancolie. Dans ses tableaux dominent les grandes lignes courbes et les zones de couleurs homogènes, une simplification et une stylisation utilisée par Paul Gauguin et les synthétistes français. « Symbolisme - la nature a été formée dans une ambiance morale » écrit Munch.

 

À cette époque il réalise les premières esquisses de son œuvre la plus connue, Le Cri. Il peint également une série de tableaux dans un style impressionniste et pointilliste, avec des motifs de la Seine ou de la rue de parade de Christiana, Karl Johan. Mais ce qui intéresse surtout Munch, ce sont les impressions de l'âme et non celles des yeux

 

À l'automne 1892 Munch présente les fruits de son séjour français. À la suite de cette exposition il est invité par le « club d'art de Berlin » (Berliner Kunstverein), où ces mêmes œuvres doivent être exposées. Mais cela finit par un cauchemardesque « succès de scandale ». Le public et les vieux peintres comprennent Munch comme une provocation anarchiste, et l'exposition est fermée à cause de la protestation.

 

Munch s'est ainsi fait un nom à Berlin lorsqu'il se décide à y rester. Il entre dans un cercle de littéraires, d'artistes et d'intellectuels où les scandinaves sont fortement représentés. On y retrouve entre autres le dramaturge suédois August Strindberg, le sculpteur norvégien Gustav Vigeland, le poète polonais Stanisław Przybyszewski, l'écrivain danois Holger Drachmann et l'historien de l'art allemand Julius Meier-Gräfe. On y discute de la philosophie de Nietzsche ainsi que d'occultisme, de psychologie et des côtés sombres de la sexualité.

 

En décembre 1893 expose sur l'avenue Unter den Linden. Il présente entre autres six peintures sous le titre Étude en une série : l'Amour. Cela marque le début de ce qui deviendra le cycle La Frise de la Vie (Lebensfries), « un poème sur la Vie, l'Amour, la Mort ». On y retrouve des motifs saturés d'ambiance (Stimmungsgesättigit), comme La tempête, Clair de lune et Nuit étoilée, où l'on peut sentir l'influence du germano-suisse Arnold Böcklin. D'autres motifs éclairent le côté nocturne de l'amour, comme Rose et Amélie et Vampire. Plusieurs tableaux ont la mort comme thème, et le plus marquant est La mort dans la chambre de la malade. Dans cette composition se remarquent notamment les dettes de Munch envers les synthétistes et les symbolistes français. Avec ses couleurs crues et blafardes, le tableau montre une scène fortement figée, comparable au tableau final d'une pièce d'Ibsen. La scène rappelle la mort de sa sœur Sophie, et toute la famille est représentée. La mourante, assise dans un fauteuil, est représentée de dos, mais attire le regard sur le personnage qui représente Munch lui-même.

 

L'année suivante, la frise continue avec des tableaux comme La peur, Cendres, Madone, Sphinx ou Les trois âges de la femme, un tableau monumental totalement dans l'esprit du symbolisme. En commun avec Meier-Gräfe, entre autres, Przybyszewski réalise en 1894 la première publication sur l'œuvre de Munch. Il la décrit comme « réalisme psychique ».

 

Dans les années 1930 et 1940, les nazis jugent son œuvre « art dégénéré » et retirent ses tableaux des musées allemands. Munch est profondément remué par cette situation, lui qui est antifasciste et qui considérait l'Allemagne comme sa seconde patrie.

 

 

En 1896, Munch abandonne Berlin pour Paris, où séjournent notamment August Strindberg et Meier-Gräfe. Il se concentre de plus en plus sur les moyens graphiques, aux dépens de la peinture. À Berlin, il avait commencé avec la gravure à l'eau forte et la lithographie ; il réalise maintenant en collaboration avec le célèbre imprimeur Auguste Clot des lithographies en couleurs et sa première gravure sur bois. Il prévoit aussi la production d'une frise sous le nom Le miroir. Sa maitrise souveraine des moyens graphiques et sa grande originalité artistique font qu'il est aujourd'hui reconnu comme un classique des arts graphiques.

 

Il réalise deux affiches de programmes pour des pièces d'Ibsen au théâtre de l'Œuvre tandis que l'illustration des Fleurs du Mal de Baudelaire reste inachevée.

 

De retour en Norvège en 1898, il réalise les illustrations d'une édition spéciale du journal allemand Quickborn, avec des textes d'August Strindberg.

 

À la Belle Époque, Munch essaie de finir sa frise. Il peint une série de nouveaux tableaux, certains dans des formats plus grands, partiellement empreints de l'esthétique du JugendStil. Pour le grand tableau Métabolisme (1898), il réalise un cadre en bois avec des reliefs sculptés. Il reçoit d'abord le nom de Adam et Ève et occupe la place centrale du mythe du péché originel dans la philosophie pessimiste de l'amour de Munch. Des œuvres comme La croix vide ou Golgotha (tous les deux de 1900) reflètent une orientation métaphysique de l'époque et sont également un écho de la jeunesse de Munch dans un milieu de piété.

 

Une relation amoureuse épuisante à cette époque conforte Munch dans le fait de vivre l'art comme une vocation.

 

La Belle Époque est une phase ininterrompue d'expériences. Un style décoratif et vif se manifeste, influencé par l'art des Nabis, notamment de Maurice Denis. Déjà en 1899, Munch peint La danse de la vie, tableau qui peut être résumé comme une « monumentalisation » personnelle et audacieuse de ce style décoratif. Une série de paysages du fjord de Christiana, études délicates et décoratives de la nature, sont considérées comme le paroxysme du symbolisme nordique. Il peint Les filles sur le pont, tableau classique chargé d'émotions, pendant l'été 1901 à Åsgårdstrand.

 

Au début du XXe siècle, Munch était en position de construire une véritable carrière. En 1902, il présente à l'exposition de Sécession à Berlin pour la première fois la frise dans son intégralité. Une exposition de Munch à Prague influence de nombreux artistes tchèques. Les portraits, souvent en pied, prennent une place de plus en plus importante dans son œuvre. Le portrait de groupe Les quatre fils du Docteur Max Linde (1904) compte parmi les plus grands chefs-d'œuvre du portrait moderne.

 

Edvard Munch est décédé à Ekely, près d'Oslo en Norvège le 23 janvier 1944, un mois après ses 80 ans. Il lègue environ un millier de tableaux, 4500 dessins et aquarelles et six sculptures à la ville d'Oslo, qui construit en son honneur le Musée Munch à Toyen..

 

 

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 17:14

 

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Un enterrement à Ornans, Courbet, 1850

 

 

Mouvement artistique – Le réalisme

 

Le Réalisme est un mouvement artistique du XIXe siècle (env.1830 à 1870). Il est à considérer comme un trait d'union, une transition entre le romantisme et l'impressionnisme. C'est une étude approfondie de la réalité et représentation authentique. La révolution de 1848 contre la Monarchie de Juillet a des répercussions dans le domaine artistique : les conventions néoclassiques alors en vigueur sont rejetées et le réalisme s'affirme. Là où le Néoclassicisme se référait à la pensée antique d'un idéal parfait, équilibré, mesuré, le réalisme veut montrer ce qu'il perçoit de manière objective. On peut rapprocher cette pensée des avancées techniques qui avaient alors lieu (la Révolution industrielle), mais aussi de la mort de Dieu dont parle Nietzsche : la science prend la place des mythes.


Appliquant une méthode dérivée de la méthode scientifique, l'artiste s'attache alors à représenter ce qu'il voit et non plus des "hauts faits" ou des sujets mythologiques. Les paysans ou les gens du peuple deviennent des sujets de tableaux.

 

Il y a trois peintres fondamentaux : Camille Corot, Gustave Courbet et Millet, dont Champfleury défendra l'esthétique.

 

Corot, né en 1796, fils de commerçant que rien ne prédestinait à la peinture, il fut inspiré par Nicolas Poussin et cherchera constamment son inspiration dans la nature, une nature différente du romantisme (=nature consolatrice) car les réalistes se moquent des états d'âme, c'est une nature qu'ils essaient de reproduire en ce qu'elle est. Il va être toute sa vie passionné par la peinture, concentré sur son art de peindre. Inspiré par l'Italie, il va très souvent à Rome. Il faisait l'art du portraitiste.


Courbet, né en 1819 à Ornans, il va à l'académie de Besançon. Il a moins de subtilités que chez Corot. On lui reprochait à l'époque de peindre comme un paysan "Courbet peint comme un paysan laboure", disaient les critiques de l'époque. Courbet adhère aux idées de Proudhon et participe à la commune de Paris après l'écrasement de laquelle, il est contraint de s'exiler en Suisse. Courbet est l'artiste le plus représentatif du réalisme.

Millet, né en 1814, fils de fermier, part à Cherbourg à l'âge de 18 ans pour apprendre la peinture. En 1837 il rentre aux Beaux-arts. Ne gagnant pas le prix de Rome, il quitte l'école et va habiter dans une autre ville, Barbizon. Il y habitera jusqu'à sa mort. Millet peint surtout la vie paysanne pauvre.

 

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 14:30

 

Les Nymphéas, le grand rêve de Monet

 

Les Nymphéas de Monet

 



Le plaisir d'une promenade dans les jardins de Giverny, c'est d'y découvrir les motifs qui ont inspiré le maître des lieux.

Quand on passe sous le grand saule près du pont japonais, par exemple, on ne peut s'empêcher de penser à ce tableau célèbre du musée Marmottan à Paris, peint à la fin de la guerre 1914-1918.


Monet, reclus chez lui, ne puise plus son inspiration que dans son jardin.

Il est atteint d'une double cataracte qui l'empêche d'apprécier les couleurs à leur juste valeur et rend les contours imprécis. Monet peint alors de mémoire et en fonction de l'ordre dans lequel il dispose les couleurs sur sa palette. C'est peut-être ce qui explique cette profonde différence de coloris entre son tableau, où le bleu ciel domine, et ce que notre oeil voit aujourd'hui, une teinte qui tire sur le vert glauque. Mais peut-être doit-on cette différence à la croissance des arbres depuis près d'un siècle. Parvenus à maturité, ils se reflètent davantage dans le bassin. Pour paraître bleue, l'eau doit réfléchir le ciel, et non les arbres.


Dans la toile de Monet, pas de berge, pas de bord. Les branches du saule tombent on ne sait d'où - pas de tronc non plus. Elles ressemblent à un rideau de théâtre autour d'une scène, à des cheveux encadrant un visage. Elles donnent la verticale, comme un léger fil à plomb.


Entre les branches du saule, en plein milieu du tableau, le reflet de jolis nuages blancs. Le cadrage est serré, mais l'impression d'espace énorme, à cause de ces nuages, qui ouvrent une profondeur infinie, comme un trou dans la toile. En même temps que ces immensités, le reflet du ciel matérialise l'horizontale de la surface de l'eau, concrétisée par les deux radeaux de nymphéas qui y flottent et créent un effet de perspective. Quelques petites touches de rose et de jaune donnent toute son intensité au bleu, dans une harmonie pleine de douceur.


Enfin, au premier plan, des touches plus sombres sous les feuilles de nénuphar évoquent la profondeur du bassin, comme si on plongeait le regard dans l'eau.

C'est la gageure de cette oeuvre, représenter dans l'espace à deux dimensions de la toile tous ces différents plans et volumes dans lesquels l'oeil se perd.

Comme en photographie, pour être réussie l'image picturale doit capter longtemps le regard, le laisser errer d'un point à un autre pour y chercher des réponses.

 

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 14:02


pluie
La naissance de l’impressionnisme

 

 

Caillebotte naît en 1848 d'un père qui a su tirer profit des aménagements de Paris du Baron Haussmann. Après une licence de droit, Caillebotte se destinera à la peinture et entrera à l'Ecole des Beaux-arts en 1873.

Héritier de la fortune de son père, et donc libéré de toute contingence matérielle, il deviendra le mécène de ses amis : les peintres qui vont devenir les Impressionnistes.
En 1874, il aide à l'organisation de la première exposition Impressionniste, mais ce n'est qu'en 1876 qu'il exposera avec eux, après que son tableau "Les raboteurs de parquet" ait été refusé au Salon Officiel l'année précédente.

 

Dans cette œuvre, la manière de Caillebotte est déjà toute entière présente. Il s’attachera toujours à rendre ces évènements quotidiens, en privilégiant un dessin clair, un cadrage efficace. Après 1882, son style évoluera dans une recherche plus proche de celle de l'Impressionnisme avec un travail plus tourné vers les variations de lumière, notamment dans les paysages.

A noter que Zola disait de son œuvre : "Caillebotte a exposé Les Raboteurs de parquet et Un jeune homme à sa fenêtre, d'un relief étonnant. Seulement c'est une peinture tout à fait antiartistique, une peinture claire comme le verre, bourgeoise, à force d'exactitude. La photographie de la réalité, lorsqu'elle n'est pas rehaussée par l'empreinte originale du talent artistique, est une chose pitoyable".

Ce qui prouve bien que l'on peut être un grand écrivain, ami de nombreux peintres, et ne pas comprendre grand chose à la peinture. Caillebotte et Cézanne peuvent en témoigner...
Caillebotte meurt à Gennevilliers en 1894 en léguant à l'état une très importante collection des œuvres de ses amis. Un scandale éclatera en 1897 lors de l'exposition de ces toiles... De nos jours, les Impressionnistes sont pourtant devenus les peintres préférés du public.

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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 16:04



Paul Cezanne

Paul Cézanne naît le 19 janvier 1839, à Aix-en-Provence. Son père, Louis Auguste Cézanne, originaire de Saint-Zacharie (Var), descendant de petits artisans (drapiers, ferronniers, etc.) repérés à Marseille depuis la fin du XVIe siècle, possède une chapellerie sur le cours Mirabeau. La famille est relativement aisée et le père crée une banque, le 1er juin 1848, 24, rue des Cordeliers, établissement qu'il transfère en 1856 13, rue Boulegon, et à laquelle il donnera le nom de « Banque Cézanne et Cabassol », de son nom propre et de celui de son associé.

 

 Débuts dans la carrière de peintre

 

Paul Cézanne fréquente le collège Bourbon (devenu lycée Mignet), où il se lie d'amitié avec Émile Zola. Il entreprend sans enthousiasme des études de droit à l'Université d'Aix. Il suit des cours à l'École de Dessin et aménage un atelier au Jas de Bouffan, résidence que son père a achetée. Il se rend une première fois à Paris en avril 1861, poussé par son ami Zola, mais n'y reste que quelques mois et retourne dans le domaine familial à l'automne, inaugurant ainsi une série d'allers-retours entre la ville-lumière et la Provence.

 

En 1862, il abandonne la carrière juridique et s'établit à Paris. Il travaille à l'Académie Suisse et y rencontre Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir, Claude Monet, Alfred Sisley et un autre Aixois, Achille Emperaire, dont il fera plus tard un portrait, resté célèbre. Il est refusé à l'École des Beaux-Arts en raison d'un tempérament jugé par trop excessif.

 

 

Durant l'année 1869, il rencontre Hortense Fiquet avec qui il aura un fils en janvier 1872. Il cachera cette liaison et cette naissance à son père, Louis-Auguste Cézanne, qui, ouvrant le courrier de son fils au Jas de Bouffan, n'apprendra qu'il est grand-père qu'en 1876. Alors, il acceptera le mariage de son fils au Jas de Bouffan en avril 1886, quelques mois avant sa mort en octobre de la même année. Paul s'installe à L'Estaque, petit village sur la côte, lorsqu'il n'est pas dans la capitale.

 

En 1872, il s'installe à Auvers-sur-Oise, où il peint avec Pissarro, et travaille dans la maison du docteur Gachet. En 1874, les impressionnistes organisent leur première exposition collective dans l'atelier du photographe Nadar et le public réserve un accueil peu encourageant, voire scandalisé, aux toiles de Cézanne qui en présente trois (Une moderne Olympia, La Maison du pendu et Étude, paysage d'Auvers). Il ne présente aucun tableau au cours de la seconde exposition impressionniste, mais montre 16 œuvres en 1877 à la troisième manifestation. Les critiques sont très mitigées et il se détache du groupe impressionniste et rejoint la Provence à partir de 1882, d'abord à L'Estaque, puis à Gardanne en 1885, petit village près d'Aix. Là, il commence son cycle de peintures sur la Montagne Sainte-Victoire, qu'il représente dans près de 80 œuvres (pour moitié à l'aquarelle). Sa situation financière reste précaire, d'autant que son père diminue son soutien.

 

 

En 1886, il rompt tout contact avec Zola qui lui a envoyé son roman "L'Œuvre", que le peintre a inspiré. Le 28 avril, il épouse Hortense. La même année, son père meurt, lui laissant un héritage confortable qui le met à l'abri financièrement.

 

Sa première exposition personnelle, organisée par le marchand de tableau Ambroise Vollard en 1895 en l'absence du peintre, se heurte encore à l'incompréhension du public, mais lui vaut l'estime des artistes. Sa renommée devient internationale et il remporte à Bruxelles un grand succès lors des expositions des Indépendants. Il se fait construire en 1901-1902 un atelier dans la périphérie d'Aix : l'atelier des Lauves.

 

 Les dernières années de Cézanne


Dès novembre 1895, Cézanne loue un cabanon aux Carrières de Bibémus afin d'y entreposer son matériel de peinture et ses toiles et où il passe une bonne partie de son temps, voire de ses nuits, jusqu'en 1904.

 

En octobre 1906, alors qu'il peint sur le motif, dans le massif de la Sainte-Victoire, un violent orage s'abat. Cézanne fait un malaise. Il est recueilli par des charretiers et déposé dans sa maison de la rue Boulegon, à Aix, où il mourra, le 22, emporté par une pneumonie.

 

 Parmi ceux des peintres du XIXe siècle siècle rangés sous l’étiquette « impressionnistes », l’œuvre de Cézanne est probablement le plus difficile et celui qui fut et reste encore aujourd'hui le plus mal compris, voire le plus controversé. Ce sont ses amis peintres, notamment Pissarro, Renoir et Degas qui surent, les premiers, déceler ses intentions et reconnaître ses qualités. Pissarro écrivait :

 

« Pendant que j'étais à admirer le côté curieux, déconcertant de Cézanne que je ressens depuis nombre d'années, arrive Renoir. Mais mon enthousiasme n'est que de la Saint-Jean à côté de celui de Renoir, Degas lui-même qui subit le charme de cette nature de sauvage raffiné, Monet, tous... sommes-nous dans l'erreur ?... je ne le crois pas... Les seuls qui ne subissent pas le charme, sont justement des artistes ou des amateurs qui par leurs erreurs nous montrent bien qu'un sens leur fait défaut. Du reste, ils évoquent tous logiquement des défauts que nous voyons, qui crèvent les yeux, mais le charme... ils ne le voient pas... Comme Renoir me le disait très justement, il y a un je ne sais quoi d'analogue aux choses de Pompei si frustes et si admirables... »

 

 

De 1862 à 1870, date ce que Cézanne appelait dans sa verve méridionale, et avec un peu d'exagération, sa « période couillarde », et que les historiens nomment sa période romantique ou sa phase baroque, influencée par les baroques italiens ou espagnoles (Ribera, Zurbaran), les caravagesques des églises aixoises ou les collections du musée Granet, ou encore par Eugène Delacroix, Courbet et Manet. Cézanne s’exprime alors généralement dans une pâte épaisse, avec une palette sombre et des fonds noirs : Pains et œufs (1866), Portrait de Louis-Auguste Cézanne (1866), Tête de vieillard (1866), Antony Vallabrègue (1866), La Madeleine (1868-1869), Achille Emperaire (1868-1869), Une Moderne Olympia (1869-1870), Nature-morte à la bouilloire (1869), Nature-morte à la pendule noire.

 

Vient ensuite la période « impressionniste », sous l’influence de Pissarro, auprès duquel il s’installe à Auvers-sur-Oise, vers 1872-1873. Il y fréquente Van Gogh, Guillaumin et le docteur Gachet. Dans ses œuvres d’alors, le ton, par touches toujours épaisses mais plus subtiles que dans la période romantique, se substitue au modelé classique : la Maison du pendu (1873), La Route du village à Auvers (1872-73), La maison du docteur Gachet (1873).

 

Déjà s’annoncent dans cette période impressionniste, d’autres préoccupations qui l’éloigneront des recherches propres aux impressionnistes, sans qu’il renie jamais la leçon de fraîcheur, de vibrations colorées et lumineuses que ceux-ci apportèrent à la peinture de leur époque. Chez lui la modulation de la couleur recherche désormais davantage à exprimer les volumes que les effets atmosphériques et la luminosité. Renoir disait, en parlant du critique d’art Castagnary : « J’enrage à l’idée qu’il n’a pas compris qu’"Une Moderne Olympia" de Cézanne (dans sa version de 1873) était un chef-d’œuvre classique plus près de Giorgione que de Claude Monet et qu’il avait devant les yeux l’exemple parfait d’un peintre déjà sorti de l’impressionnisme. » C’est encore Renoir qui rapporte l’incompréhension d’Emile Zola quand Cézanne lui confiait sa préoccupation de « trouver les volumes » : Zola essayait de lui démontrer la vanité d’une telle recherche. « Tu es doué. Si tu voulais seulement soigner l’expression. Tes personnages n’expriment rien ! » Un jour, Cézanne se fâcha : « Et mes fesses, est-ce qu’elles expriment quelque chose? ».

 

« Trouver les volumes », voilà quelle était la véritable obsession de Cézanne, « faire du Poussin sur nature », « quelque chose de solide comme l‘art des musées ».

 

Ce grand dessein, c’est avec une technique qui lui est personnelle que Cézanne veut le réaliser. Cette technique, écrit Léon Gard, peintre et écrivain d'art du XXe siècle, « veut résoudre le problème de la peinture sans recourir au moyen du dessin-ligne, ni à celui du clair obscur. Comme il l’a dit lui-même, il a voulu, par les diaprures, conjuguer les problèmes du dessin et du modelé, rejoignant ainsi le vieux peintre de Le Chef-d'œuvre inconnu de Balzac qui s’écriait : "Le dessin n’existe pas !", voulant dire par là que dans une œuvre de peinture tout doit être exprimé, dessin et valeurs, par la seule modulation de la couleur.»

 

Jon Kear a d'ailleurs fait le rapprochement entre la représentation du nu chez Cézanne et la nouvelle de Balzac en soulignant la ressemblance entre l'attitude de Cézanne et celle du vieux peintre Frenhofer, tandis que le jeune Poussin et Pourbus assistent à ses démêlées avec l'expression totale.

 

On voit s’affirmer cette tendance vers 1880 : citons le Pont à Maincy (1879), l’Estaque, les autoportraits ou les natures-mortes du musée d’Orsay, celles du musée de l'Ermitage ou de Philadelphie, La Montagne Sainte-Victoire vue de Bellevue (Metropolitan Museum), La Plaine au pied de la montagne Sainte-Victoire et Les Bords de la Marne (musée Pouchkine).

 

Cézanne s’engagera toujours plus loin dans cette voie qui s‘achèvera en 1906 sur « le motif », ne cessant de se recommander de la nature : « L’étude réelle et précieuse à entreprendre c’est la diversité du tableau de la nature » ; « j’en reviens toujours à ceci : le peintre doit se consacrer entièrement à l’étude de la nature, et tâcher de produire des tableaux qui soient un enseignement. » Mais il avait conscience du défi qu’il s’imposait à lui-même et le doute l’étreignait souvent : « On n’est ni trop scrupuleux, ni trop sincère, ni trop soumis à la nature; mais on est plus ou moins maître de son modèle et surtout de ses moyens d’expression. ». De fait, il se plaint que « les sensations colorées qui donnent la lumière sont chez lui cause d’abstractions qui ne lui permettent pas de couvrir sa toile, ni de poursuivre la délimitation des objets quand les points de contacts sont ténus, délicats ». Par discipline, Cézanne ne « fondait » jamais : d’où l’aspect d’incomplétude que présentent certaines études de la montagne Sainte-Victoire, ou le caractère abrupt, rébarbatif pour le profane de ses personnages, voire informe des Baigneurs ou des Baigneuses pour lesquels s'ajoute le manque de modèles dans l'endroit voulu. « D’un autre côté, les plans tombent les uns sur les autres », avoue-t-il. C’est que la formule cézanienne est d’une ambition démesurée.

 

« Pratiquement, dit Léon Gard, c’est presque une chimère que de vouloir appliquer à la lettre cette formule, car on se heurte toujours à l’imperfection et à la limite du matériau, avec lequel il faut toujours ruser. Néanmoins, s’il est scabreux de suivre cette grandiose théorie lorsqu’on n’a pas des dons exceptionnels, il est évident qu‘un Cézanne, dont l’œil était capable de peser les tons, les valeurs comme au milligramme, peut créer des chefs-d’œuvre, et même aboutir à des échecs qui restent supérieurs aux réussites de la plupart des autres peintres. »

 

 Nature morte

 

Nature-morte aux pommes et aux oranges (1895-1900. Musée d'Orsay) Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes : « quand la couleur, dit-il, est à sa puissance, la forme est à sa plénitude ».

 

Incomprises en leur temps, elles sont ensuite devenues l'un des traits caractéristiques de son génie.

 

À la mort de Cézanne, certains peintres voulant créer de nouveaux mouvements se réclamèrent de lui. Le cas le plus notoire est celui des Cubistes. Malgré tout ce qu’on a pu dire et écrire, il reste douteux que Cézanne eût reconnu cette paternité. Il n’est plus là pour répondre, mais sa correspondance conserve quelques phrases que l’on peut méditer ; par exemple, celle-ci : « Il faut se méfier de l’esprit littérateur qui fait si souvent le peintre s’écarter de sa vraie voie — l’étude concrète de la nature — pour se perdre trop longtemps dans des spéculations intangibles. ».

 

 Paul, Émile et l'Œuvre

 

« Paul peut avoir le génie d'un grand peintre, il n'aura jamais le génie de le devenir. » Ainsi Émile Zola annonce-t-il le drame de Paul Cézanne, toujours insatisfait de son travail. L'écrivain va plus loin : Claude Lantier, le personnage central de l'Œuvre, roman paru en 1886, est proche de Cézanne par la physionomie et le caractère. Zola en fait un peintre raté, pourtant chef de la nouvelle école de « Plein air » ; Claude finit par se suicider. D'une certaine façon, le roman peut se lire comme une revanche de la littérature sur la peinture et la description du groupe d'artistes tourne à la caricature. Manet, qui fit scandale au Salon des Refusés en 1863, a pu servir aussi de modèle au romancier. Pourtant, Cézanne a cru se reconnaître dans ce peintre : blessé, il a répondu à Zola une lettre d'une froide politesse qui a mis un terme à leur amitié. Les derniers contacts entre les deux artistes remontent à 1885, après la publication de "L'Œuvre". Cézanne quitte Médan où il avait été reçu par le couple Zola. Ils ne se reverront plus malgré quelques occasions de rencontres à Aix-en-Provence où le peintre s'est retiré. Cézanne n'est plus à l'aise dans le nouveau monde de l'écrivain qui, à partir de 1888, verra son existence compliquée par sa liaison avec Jeanne Rozerot. En 1891, la découverte de cette liaison par sa femme, Alexandrine Zola, et des deux enfants qui en sont nés va tendre l'atmosphère dans le couple qui traversera des périodes difficiles jusqu'en 1896. Zola s'engagera dès lors dans l'Affaire Dreyfus jusqu'à sa mort en 1902. Ces années, très perturbées, ne faciliteront pas le rapprochement des deux amis d'enfance. Il semble que Paul Cézanne en ait souffert si l'on tient compte du chagrin dont il fera preuve à l'annonce de la mort d'Emile Zola et lors de l'inauguration d'une statue à l'image de l'écrivain au début de 1906.

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