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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 17:08

 

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Je contemple souvent le ciel de ma mémoire

 

 

 

Le temps efface tout comme effacent les vagues

Les travaux des enfants sur le sable aplani

Nous oublierons ces mots si précis et si vagues

Derrière qui chacun nous sentions l'infini.

 

Le temps efface tout il n'éteint pas les yeux

Qu'ils soient d'opale ou d'étoile ou d'eau claire

Beaux comme dans le ciel ou chez un lapidaire

Ils brûleront pour nous d'un feu triste ou joyeux.

 

Les uns joyaux volés de leur écrin vivant

Jetteront dans mon cœur leurs durs reflets de pierre

Comme au jour où sertis, scellés dans la paupière

Ils luisaient d'un éclat précieux et décevant.

 

D'autres doux feux ravis encor par Prométhée

Étincelle d'amour qui brillait dans leurs yeux

Pour notre cher tourment nous l'avons emportée

Clartés trop pures ou bijoux trop précieux.

 

Constellez à jamais le ciel de ma mémoire

Inextinguibles yeux de celles que j'aimai

Rêvez comme des morts, luisez comme des gloires

Mon cœur sera brillant comme une nuit de Mai.

 

L'oubli comme une brume efface les visages

Les gestes adorés au divin autrefois,

Par qui nous fûmes fous, par qui nous fûmes sages

Charmes d'égarement et symboles de foi.

 

Le temps efface tout l'intimité des soirs

Mes deux mains dans son cou vierge comme la neige

Ses regards caressants mes nerfs comme un arpège

Le printemps secouant sur nous ses encensoirs.

 

D'autres, les yeux pourtant d'une joyeuse femme,

Ainsi que des chagrins étaient vastes et noirs

Épouvante des nuits et mystère des soirs

Entre ces cils charmants tenait toute son âme

 

Et son cœur était vain comme un regard joyeux.

D'autres comme la mer si changeante et si douce

Nous égaraient vers l'âme enfouie en ses yeux

Comme en ces soirs marins où l'inconnu nous pousse.

 

Mer des yeux sur tes eaux claires nous naviguâmes

Le désir gonflait nos voiles si rapiécées

Nous partions oublieux des tempêtes passées

Sur les regards à la découverte des âmes.

 

Tant de regards divers, les âmes si pareilles

Vieux prisonniers des yeux nous sommes bien déçus

Nous aurions dû rester à dormir sous la treille

Mais vous seriez parti même eussiez-vous tout su

 

Pour avoir dans le coeur ces yeux pleins de promesses

Comme une mer le soir rêveuse de soleil

Vous avez accompli d'inutiles prouesses

Pour atteindre au pays de rêve qui, vermeil,

 

Se lamentait d'extase au-delà des eaux vraies

Sous l'arche sainte d'un nuage cru prophète

Mais il est doux d'avoir pour un rêve ces plaies

Et votre souvenir brille comme une fête.

 

Marcel PROUST   (1871-1922)

 

 

 

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 21:45

      

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     Eloge de l’autre de Tahar Ben Jelloun

 

 

Celui qui marche d’un pas lent dans la rue de l’exil

C’est toi

C’est moi

Regarde-le bien, ce n’est qu’un homme

Qu’importe-le temps, la ressemblance, le sourire au bout des larmes

L’étranger à toujours un ciel froissé au fond des yeux

Aucun arbre arraché

Ne donne l’ombre qu’il faut

Ni le fruit qu’on attend

La solitude n’est pas un métier

Ni un déjeuner sur l’herbe

Une coquetterie de bohémiens

Demander l’asile est une offense

Une blessure avalée avec l’espoir qu’un jour

On s’étonnera d’être heureux ici ou là-bas.

 

Tahar Ben Jelloun

 

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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 23:20
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Entre s'en aller et rester

 

Entre s'en aller et rester hésite le jour,

amoureux de sa transparence.

Le soir circulaire est déjà une baie:

dans son calme va-et-vient se berce le monde.

Tout est visible et tout est élusif,

tout est proche et tout est intouchable.

Les papiers, le livre, le verre, le crayon

reposent à l'ombre de leurs noms.

Battement du sang qui dans ma tempe répète

la même syllabe têtue de sang.

La lumière fait du mur indifférent

un théâtre spectral de reflets.

Dans le centre d'un oeil je me découvre;

il ne me regarde pas, je me regarde dans son regard.

L'instant se dissipe. Sans bouger

je reste et je m'en vais: je suis une pause.

 

Octavio Paz ( poète mexicain )

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 14:37

sourire-monde-renait
Et un sourire

 

La nuit n'est jamais complète

Il y a toujours puisque je le dis

Puisque je l'affirme

Au bout du chagrin une fenêtre ouverte

Une fenêtre éclairée

Il ya toujours un rêve qui veille

Désir à combler faim à satisfaire

Un cœur généreux

Une main tendue une main ouverte

Des yeux attentifs

Une vie à se partager.

 

Paul Eluard, Le Phénix, 1951.

 

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 23:36

songe

Ô triste, triste était mon âme...

 

Ô triste, triste était mon âme

A cause, à cause d'une femme.

Je ne me suis pas consolé

Bien que mon cœur s'en soit allé,

Bien que mon cœur, bien que mon âme

Eussent fui loin de cette femme.

Je ne me suis pas consolé

Bien que mon cœur s'en soit allé.

Et mon cœur, mon cœur trop sensible

Dit à mon âme : Est-il possible,

Est-il possible, - le fût-il -

Ce fier exil, ce triste exil ?

Mon âme dit à mon cœur: Sais-je

Moi-même que nous veut ce piège

D'être présents bien qu'exilés,

Encore que loin en allés ?

 

Verlaine

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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 13:13

venus-copie-1

Mon rêve familier

 

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,

Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même

Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent

Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème

Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,

Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.

Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,

Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,

Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a

L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

 

Paul Verlaine

 

 





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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 19:12




Le Mot (texte de Victor Hugo)  
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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 18:22


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Apparition

 

La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.
- C'était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S'enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d'un Rêve au cœur qui l'a cueilli.
J'errais donc, l'œil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m'es en riant apparue
Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées

 

Stéphane Mallarmé

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 18:19

coucher de soleil

Je ne sais pourquoi...

 

Je ne sais pourquoi

Mon esprit amer

D’une aile inquiète et folle vole sur la mer.

Tout ce qui m’est cher,

D’une aile d’effroi

Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?

 

 

Mouette à l’essor mélancolique,
Elle suit la vague, ma pensée,

À tous les vents du ciel balancée,

Et biaisant quand la marée oblique,

Mouette à l’essor mélancolique.

 

 

Ivre de soleil

Et de liberté,

Un instinct la guide à travers cette immensité.

La brise d’été

Sur le flot vermeil

Doucement la porte en un tiède demi-sommeil.

 

 

Parfois si tristement elle crie

Qu’elle alarme au loin le pilote,

Puis au gré du vent se livre et flotte

Et plonge, et l’aile toute meurtrie

Revole, et puis si tristement crie !

 

 

Je ne sais pourquoi

Mon esprit amer

D’une aile inquiète et folle vole sur la mer.

Tout ce qui m’est cher,

D’une aile d’effroi

Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?

 

 

 

Verlaine Paul

 

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 01:04



Prophétie

 

 

Là où l'aventure garde les yeux clairs

Là où les femmes rayonnent de langage

Là où la mort est belle dans la main comme un oiseau saison de lait

Là où le souterrain cueille de sa propre génuflexion un luxe

de prunelles plus violent que des chenilles

Là où la merveille agile fait flèche et feu de tout bois

 

Là où la nuit vigoureuse saigne une vitesse de purs végétaux

 

Là où les abeilles des étoiles piquent le ciel d'une ruche plus ardente que la nuit

Là où le bruit de mes talons remplit l'espace et lève à rebours la face du temps

Là où l'arc-en-ciel de ma parole est chargé d'unir demain à l'espoir et l'infant à la reine,

 

D’avoir injurié mes maîtres mordu les soldats du sultan

D’avoir gémi dans le désert

D’avoir crié vers mes gardiens

D’avoir supplié les chacals et les hyènes pasteurs de caravanes

 

Je regarde

La fumée se précipite en cheval sauvage sur le devant de la scène ourle un instant la lave de sa fragile queue de paon puis se déchirant la chemise s'ouvre d'un coup la poitrine et je la regarde en îles britanniques en îlots en rochers déchiquetés se fondre

peu à peu dans la mer lucide de l'air où baignent prophétiques

Ma gueule

Ma révolte

Mon nom.

:

Césaire Aimé

 

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